Le lexique du marais de A à Z
Aderne (n.f.)
Elles constituent la réserve d’eau pour la journée, la concentration de l’eau y est proche de la saturation. Leur surface atteint 8% de la saline. L’eau en ressort par un canal de distribution (délivre) au moment de la récolte grâce à un réglage du paludier.
Augets
Petits récipients de terre, en forme de prisme, qui sont destinés à recevoir le sel obtenu par évaporation de saumure au-dessus d'un foyer.
Bennage (n.m)
Remise à niveau des « fares »effectuée tous les 10 ans à la pelle.
Boutoué
De boutoir, outil de même forme que le las, mais plus petit, utilisé pour le travail du printemps et par les femmes pour hâler.
Chaussage (n.m.)
Réfection de la forme du fond et des ponts des œillets et remise à niveau effectuée tous les 20 à 30 ans.
Cobier (n.m.)
Constitué de grands bassins assez grossiers, et destinés à atteindre une concentration suffisante pour se débarrasser de certaines algues (limu) et crustacés (bigots) qui sont les ennemis du paludier. Ce n’est pas une pièce obligatoire, mais très pratique, et apparue assez tardivement dans l’histoire du marais. Il peut représenter en moyenne 10% de la surface.
Cueillir
Récolte de la fleur de sel en surface, manuellement au moyen d'une lousse.
Délivre (n.m.)
Petit canal permettant la distribution de l'eau dans les œillets.
Etier (n.m.)
Canal amenant l'eau de mer dans les marais salants.
Fare (n.m.)
Ce sont des bassins plus petits, et plus aptes à un entretien méticuleux qui permet d’assurer tout au long de ces chicanes la circulation régulière d’une fine pellicule d’eau (1cm). Ils sont le plus plat possible, à l’exception d’un petit fossé le long des ponts (carrière). Ce sont les pièces les plus efficaces pour la concentration de l’eau de mer. Leur surface augmente souvent avec l’éloignement des salines de la mer et représente 30 à 40% de la saline.
Fossé (n.m.)
Dans notre cas il ne s’agit pas de trous, mais de buttes de terre qui en sont partie intégrante, qui délimitent les salines, et servent parfois de chemin d’exploitation.
Hâler
Opération autrefois réservée aux femmes, qui consiste à sortir le sel de l’eau une fois amassé devant la ladure pour l’y faire s’égoutter quelques heures.
Halophiles
Qui aime le sel, se dit des organismes vivant qui vivent dans un milieu très salé.
Igneous salt
Salt obtained by artificial evaporation using the ignigène (fire) technique. INAO Institut National des Apellelations d'Origine
Ladre (n.f.)
Petite plateforme ronde disposée au milieu du plus grand pont de l’œillet permettant le stockage journalier du sel et son premier égouttage.
Las
Outil traditionnel servant à la récolte du gros sel gris, constitué d’un très long manche fixé perpendiculairement à une planche de bois, aiguisée appelée « maille ».
Lousse
Outil traditionnel constitué d’un manche et d’une planche fixée obliquement.
Lousse à cueillir
Légère au très long manche, elle sert à la cueillette de la fleur de sel
Lousse à ponter
Petite et solide elle sert à refaire les ponts au printemps
Marais salant (n.m)
Bassin creusé à proximité des côtes pour extraire le sel de l'eau de mer par évaporation.
Mulon (n.m.)
Tas de sel s'égouttant naturellement,dont le nom vient de mule, l’animal qui servait au transport.
ODG
Organisme de gestion d’une appellation protégée qui se doit être représentative de l’ensemble de la profession (producteurs, transformateurs) et ouverte à tous.
Œillet (n.m.)
Terme utilisé avec les personnes extérieures au milieu, remplace le mot « marais » utilisé par les paludiers : c’est le dernier bassin d’où l’eau ne sort pas, et qui sert à la récolte. De forme rectangulaire de 7m par 10m, ils sont à dimension humaine pour permettre la récolte, à la main, d’une cinquantaine de kilos de sel cristallisé dans la journée. Leur nombre varie avec la surface de la saline, mais représente environ 10%. Ils font l’objet du plus grand soin dans leur préparation. Le milieu doit être très plat tandis que le pourtour est plus creux de 1 à 2 cm sur 1.5 m, pour assurer le volume d’eau nécessaire à la récolte.
Paludier (n.m.)
Exploitant agricole récoltant du sel dans les marais salants.
Porter
En référence à l’ancienne technique de portage sur la tête : amener tous les jours, à la brouette le sel de la ladure au trémet.
Prendre
Récolter le gros sel
Récolte sel sur sel
Cette technique consiste à gratter uniquement la couche supérieure de sel avant qu’elle ne soit trop dure. Technique utilisée dans les marais salants que le climat rend très productifs, mais pas dans le bassin de Batz ni Guérande, où le sel est récolté tous les jours.
Roulier (n.m.)
Entreprise qui réalise le transport du sel depuis la saline du producteur jusqu’au lieu de stockage
Salicole
Relatif à l'exploitation du sel dans les marais salants.
Saline (n.f.)
Ensemble de bassins, cernés par un talus, construits par l'homme dans des sols argileux naturellement imperméables, de forme plus ou moins géométrique, dans lesquels l'eau de mer circule par gravité, s'échauffe et s'évapore pour aboutir à une concentration élevée qui va provoquer une cristallisation.
Salorge (n.f.)
Remplace maintenant le terme traditionnel de « magasin » à sel : bâtiment en bois ou en pierre qui sert au stockage du sel.
Saumure (n.f.)
Solution saturée en sel. La mer contient environ 35g de sel par litre, une saumure 250 à 260g/l suivant les conditions de température.
Saunier (n.m.)
Sur le bassin Guérandais, personne chargée du transport et de la commercialisation du sel (les faux sauniers). On nomme ainsi les récoltants sur l’Ile de Ré et de Noirmoutier
Sel gemme
Sel issu des mines de sel au moyen de la technique minière.
Sel igné
Sel obtenu par évaporation artificielle au moyen de la technique ignigène
Technique agricole
Technique d’obtention du sel par évaporation naturelle de l’eau de mer.
Technique ignigène
Technique d’obtention du sel par évaporation artificielle d’eau salée concentrée.
Trait (n.m.)
Vaste lagune recouverte par la mer au gré des marées, d'où provient l'eau de mer qui sera acheminée par gravité dans les salines.
Trémet (n.m.)
Place aménagée sur les talus de la saline pour y stocker le sel après récolte.
Vasière (n.f.)
Réserve d’eau assurant l’alimentation de la saline entre deux marées (15 jours), c’est la plus grande pièce de la saline, plate sur la plus grande partie de sa surface et pourvue d’un creux le long de sa périphérie (rai) pour assurer son nettoyage. Sa surface peut être variable, mais représente environ 40% de la surface de la saline.