Le métier de paludier
Paludier, un métier guidé par la nature
Le marais est une « grande dame» nous ne sommes que ses serviteurs, nous passerons, et si nous avons bien œuvré, il nous survivra.
Charles Rio
père du fondateur de Tradysel
Près de 380 producteurs de sel, véritables paysans de la mer, appelés « paludiers » exploitent ces salines dans le respect de la tradition ancestrale. Il y a à peu près 12 000 œillets qui produisent environ 15 000 tonnes de sel vendues annuellement. Aujourd’hui, l’exploitation moyenne d’un paludier est de 50 à 60 œillets. La production de sel reste aujourd’hui un pilier de l’économie primaire de la presqu’ile guérandaise.
Il ne faut pas donc pas minimiser les générations de paludiers qui nous ont succédé. Entre terre et mer, le métier de paludier de Guérande perpétue les traditions au cœur de la nature sur un territoire unique.
Nous travaillons sur des salines authentiques maintenues en état d’origine par des générations de paludiers. Grâce à une méthode de récolte ancestrale, notre produit est artisanal et naturel.
Nous sommes les héritiers d’un savoir-faire millénaire et TRADYSEL continue à installer de nouveaux paludiers en favorisant aussi la pérennité de leur exploitation. Nos paludiers sont garants du vivant et contribuent ainsi à la préservation de ce site exceptionnel, plus que millénaire, sans en faire un musée ni une réserve naturelle, mais un lieu de travail rentable, préservant l’emploi, l’histoire et un écosystème remarquable.
Été
Le paludier est en pleine saison, c’est le moment de récolter le gros sel et la fleur de sel dans les œillets.
Les conditions climatiques doivent être réunies, il nous faut de la chaleur, du vent et du soleil, sans quoi la cristallisation n’opère pas.
Chaque jour d’été nous sommes présents dans nos salines pour ouvrir ou fermer notre eau et pour ramasser le sel que la nature nous offre.
Printemps
Avec l’arrivée des beaux jours, la remise en état des salines continue mais le travail de préparation commence.
Les marais sont «aligis» c’est-à-dire vider pour être ensuite reconstitués et nettoyés.
C’est le moment de «l'habillage» qui consiste à retirer la vase des « fares» et à refaçonner les ponts. On nettoie ensuite les « adernes », et finalement les «œillets», par le pontage, le boutage , puis le déchargeage qui a lieu lorsque le sel arrive (généralement début juin).
Automne
Petit à petit les journées raccourcissent, la production diminue et la fin de saison approche. C’est le moment de «rouler le sel», c’est-à-dire de récupérer le sel des producteurs dans le marais afin de le stocker et de le mettre à l’abri.
Avec la pluie vient le «Pioué», therme qui marque la fin de saison. Cela signifie que les marais ont pris suffisamment d’eau douce pour que la cristallisation ne se fasse plus.
Les salines sont ensuite mises en eau, c’est-à-dire qu’elles sont recouvertes d’eau pour être protégées des intempéries hivernales.
Hiver
Toujours en fonction de la météo, le travail habituel de nettoyage et de remise en état commence.
L'hiver est une période calme mais on a toujours à faire comme le nettoyage des « vasières », des « cobiers », des talus, des tours, et autres parties périphériques. Il y a aussi des travaux de remise en état ou d'entretien exceptionnels tous les 10 ou 20 ans. Le bennage qui constitue la remise à niveau des «fares» qui s'encombrent de végétations sédimentaires appelées «les coques» a lieu tous les 10 ans. Le chaussage qui restitue la forme et le niveau du fond des œillets est quant à lui réalisé tous les 20 à 30 ans. Ces travaux se font toujours en équipe.